Pendant longtemps, le clitoris a été absent des discours médicaux, éducatifs et culturels. Réduit à son petit gland externe, il a été mis de côté, comme si le plaisir féminin n’était qu’un détail superflu. Et pourtant…

Aujourd’hui, on lève le voile : le clitoris est bien plus vaste et complexe qu’il n’y paraît, et il mérite toute notre attention et notre curiosité. 🧡

Comment fonctionne-t-il ? Pourquoi est-il si sensible ? Comment le stimuler ? Plongeons dans l’univers fascinant du clitoris. ✨

Un peu d’histoire : une (re)découverte bien tardive

Saviez-vous que le clitoris a été décrit pour la première fois en 1559 ? C’est le médecin italien Realdo Colombo qui l’a documenté. Pourtant, il est vite tombé dans l’oubli médical.

Il a fallu attendre 1998 (oui, aussi récemment !) pour que l’urologue australienne Helen O’Connell en révèle l’anatomie complète. Elle découvre alors un organe bien plus étendu, en forme de Y, dont seule une infime partie est visible. C’est une véritable révolution dans la compréhension du plaisir féminin.

Comment se forme le clitoris ?

Dès les premières semaines de vie intra-utérine, tous les embryons partagent la même base anatomique. C’est l’équilibre hormonal qui va orienter la formation des organes génitaux.

• Si l’embryon ne reçoit pas de testostérone, le tubercule génital devient un clitoris. Les plis urétraux forment les petites lèvres, et les bourrelets génitaux, les grandes lèvres.
• Le clitoris se développe alors avec ses bulbes érectiles, son capuchon protecteur et sa grande richesse nerveuse.

Comme le pénis, il est érectile et sensible aux hormones tout au long de la vie (puberté, grossesse, ménopause…).

Hormones et clitoris : un lien puissant

Le clitoris est influencé par les hormones, particulièrement les œstrogènes et la testostérone, qui impactent sa sensibilité. Par exemple :

• Pendant l’ovulation, la circulation sanguine augmente, rendant le clitoris plus réactif.
• Après la ménopause, une baisse d’œstrogènes peut diminuer la lubrification et la sensibilité, mais des solutions existent (lubrifiants, hydratants intimes).
• Mais aussi durant la puberté ou bien même la grossesse.

Anatomie du clitoris : un organe bien plus grand qu’on ne le pense

Mais plus impressionnant encore, le clitoris est un organe qui grandit avec nous au cours de notre vie, comme tous les autres.

Vers 30 ans, il peut être quatre fois plus grand qu’à la puberté, et à la ménopause, jusqu’à sept fois sa taille initiale ! d’après Clémence Chung  dans « Le guide ultime des sextoys ».

Pourquoi le clitoris est-il si sensible ?

Le clitoris contient environ 8 000 terminaisons nerveuses (deux fois plus que le pénis) ! C’est tout simplement l’organe le plus sensible du corps humain. Le clitoris n’a aucune fonction reproductive, il est uniquement dédié au plaisir. Il joue un rôle essentiel dans la sexualité féminine, en contribuant à l’excitation, au plaisir et à l’orgasme.

Comment le stimuler ?

Chaque personne a ses préférences, il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire. Voici quelques pistes :

• Stimulation externe : avec les doigts, la langue, des sextoys à vibrations douces.
• Stimulation par aspiration : des sextoys comme les stimulateurs clitoridiens à aspiration reproduisent une sensation de succion.
• Stimulation interne : bien qu’il existe une partie visible du clitoris en externe, ses bulbes internes peuvent aussi être stimulés via le vagin, notamment avec des sextoys adaptés.

L’essentiel, c’est de s’écouter, de varier les plaisirs et d’explorer. 🌸

Déconstruire les tabous et s’autoriser le plaisir

Le clitoris a longtemps été absent des manuels d’anatomie et négligé dans l’éducation sexuelle. Pourtant, s’autoriser à explorer son plaisir est un droit et peut même être considéré comme un acte d’émancipation.

Comme le dit Julia Pietri, dans Le Guide de la Masturbation Féminine – Tome 2 :

« Se masturber, c’est s’émanciper. C’est découvrir son propre langage du plaisir sans attentes ni injonctions. »

Les mutilations génitales féminines et leurs conséquences

Dans certaines régions du monde, le clitoris est encore victime de mutilations, comme l’excision. Cette pratique consiste à enlever une partie ou la totalité du clitoris, parfois dès l’enfance, sans anesthésie.

• Douleurs chroniques : cicatrices internes et externes provoquant des sensations douloureuses persistantes.
• Difficultés sexuelles : perte de sensibilité et douleurs lors des rapports.
• Complications médicales : infections, problèmes urinaires, troubles menstruels.
• Traumatismes psychologiques : anxiété, dépression et stress post-traumatique.

De nombreuses organisations, comme Les Orchidées Rouges par exemple, luttent aujourd’hui pour sensibiliser et éradiquer ces pratiques, tout en soutenant les survivantes dans leur reconstruction physique et psychologique.

Conclusion

Le clitoris est un organe fascinant, dédié au plaisir et encore trop méconnu. Mieux comprendre son fonctionnement permet de s’approprier son plaisir et de briser les tabous qui l’entourent. Explorez, découvrez, et surtout, profitez sans pression ni injonctions. 💖